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DES OEUVRES DE KAORI JUZU À VOIR EN CE MOMENT AU MORI ART MUSEUM SHOP

Jusqu’au 13 septembre 2021, l’artiste Kaori Juzu est exceptionnellement invitée à présenter ses œuvres à la boutique du Mori Art Museum dans le cadre d’un projet collaboratif en lien avec l’exposition internationale « Another Energy : Power to continue challenging – 16 femmes artistes du monde entier » qui se déroule actuellement au Mori Art Museum à Tokyo.

La sélection de cette artiste par l’un des musées d’art contemporain et de design les plus emblématiques du Japon ne surprendra pas les collectionneurs et amateurs de bijou contemporain, tant l’apport de son travail sur l’émail a contribué ces dernières années à accroître la visibilité et la reconnaissance de ce savoir-faire dans le domaine du bijou à travers le monde. L’émail a en effet longtemps pâti d’une image désuète, un brin poussiéreuse. Or Kaori Juzu est l’une des très rares artistes à avoir osé repousser les limites de cette technique.
     Artiste japonaise vivant depuis de nombreuses années à Bornholm, l’une des perles danoises perdue au milieu de la Baltique, Kaori Juzu reste une fière ambassadrice de son pays natal. Une situation qui n’a pas échappé à la journaliste Liza Foreman dans un récent article publié dans le Financial Times, mettant justement en lumière le travail des principales bijoutières japonaises qui portent haut les couleurs de leur pays à l’étranger dans les domaines de l’art, du design et de l’artisanat. Kaori Juzu se distingue néanmoins de ses consoeurs par la manière dont elle parvient à tirer le meilleur parti de sa double culture : elle est en effet parvenue à un équilibre parfait entre l’humilité et le raffinement de l’artisanat japonais et l’esthétique minimaliste propre au design de son pays d’adoption.

31 août – 13 Septembre 2021
MORI ART MUSEUM SHOP
3F Roppongi Hills West Walk
Tokyo – Japon

> Site web Mori Art Museum

     Éternelle insulaire, Kaori Juzu est une artiste marginale qui trace sa propre voie. Entre ses mains, la pièce émaillée n’est plus une surface bidimensionnelle, strictement divisée par des cloisons métalliques. Au contraire, l’artiste abolit toute frontière pour laisser les formes abstraites, qu’elles soient géométriques ou organiques, se déployer dans l’espace et jouer avec les variations de la lumière. Elle applique ensuite la poudre d’émail sur la surface du métal, interrompant la fusion juste à temps pour préserver l’éclat et la texture des grains, selon un procédé qu’elle a elle-même mis au point. À l’appropriation à la fois respectueuse et audacieuse de cette technique ancestrale, Kaori Juzu ajoute le savoir-faire consommé d’une coloriste, jouant des contrastes et du raffinement d’une palette de couleurs empruntée aux délicates nuances de la nature au printemps et en automne. Les trésors émaillés de Kaori Juzu sont des micro-révélations dont l’attrait ne s’estompe jamais. Ce sont des œuvres d’une intense simplicité qui semblent nous entraîner loin des échos et du fracas du monde.
      La sélection de ses œuvres par le Mori Art Museum vient s’ajouter à une longue liste de récompenses et de succès obtenus au fil des ans. Récemment, Kaori Juzu a été sélectionnée avec quatre autres finalistes dans la catégorie de l’artisanat et du design par la Danish Arts Foundation et a reçu une importante bourse de travail. L’une de ses dernières œuvres, l’installation « 108 POINTS OF VIEW », est d’ailleurs toujours visible à la Biennale de l’Artisanat et du Design accueillie par le Koldinghus au Danemark.
    Pour sa présentation au sein de la boutique du Mori Art Museum, Kaori Juzu a décidé de présenter une toute nouvelle série de boucles d’oreilles spécialement conçue pour le musée et rendant hommage à son nom : MORI=森=FORÊTS. Les visiteurs pourront également découvrir des oeuvres plus imposantes, comme ses broches pièces uniques, ainsi que certaines des nouvelles pièces de sa série « 108 POINTS DE VUE ». Ce corpus fait référence à un nombre important du bouddhisme. À travers tout le Japon, à minuit, la veille du Nouvel An, les temples bouddhistes font sonner leurs cloches 108 fois au total pour libérer les êtres humains de leurs Kleshas / 108 souillures. Kaori Juzu s’est inspirée de ce rituel pour créer 108 œuvres d’art miniatures et uniques (qui peuvent être portées en boucles d’oreilles ou en broches) en se conformant à une règle qu’elle s’est elle-même imposée. Pendant la période du confinement causée par la crise du COVID, elle s’est astreinte à n’utiliser que des matériaux laissés de côté ou issus d’oeuvres précédentes, afin de matérialiser un processus de purification, un cheminement artistique vers la résilience.

À propos de l’artiste

KAORI JUZU

Originaire de Fukuoka, au Japon, Kaori Juzu termine son apprentissage chez l’orfèvre Per Suntum à Bornholm au Danemark en 2008 et débute sa pratique artistique personnelle. Elle donne à ses oeuvres le nom de klenodie, trésor en danois. Un terme qui embrasse pleinement la nature de ses sculptures-à-porter, à mi-chemin entre bijoux et objets de contemplation. Son approche est guidée par l’expérimentation et la quête inlassable des qualités expressives de la technique de l’émaillage. Ses oeuvres figurent au sein de collections privées et publiques telles que le Designmuseum Danmark, le Koldinghus Museum, la Danish Arts Foundation et la Fondation Cominelli.

 

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